Conclusion.
"Cette sensation que vous avez parfois de toucher les ailes des anges, cette élévation que vous ressentez lorsque le bonheur vous prend, comme ça, sans un mot, sans un signe, simplement un frisson qui vous parcourt des reins à la nuque et vous guide vers ce flottement tant désiré, semblable à un bateau coulé depuis longtemps qui referait surface pour naviguer encore quelques éternités, cette sensation fut mienne autrefois, je la ressentais comme vous, lorsque la joie se lovait encore dans mon coeur chaleureux comme un chat dans un panier devant l'âtre d'une cheminée. Le feu était doux et fort, tel une amante sauvage et délicate, et je tremblais de ces sourires, tellement heureux qu'ils m'arrachaient des larmes par leur force immuable.
Et un jour tu passas en coup de vent, tu soufflas le feu, la joie effrayée prit la fuite et le froid fit de ce monde un faible reste de cendres."
"Cette sensation que vous avez parfois de toucher les ailes des anges, je vous la laisse. J'ai touché les ailes d'une ange, tu m'as porté si haut vers le ciel que le gel m'a pris, et je suis tombé pour aller m'écraser du haut des étoiles jusqu'aux profondeurs de la tristesse infinie. Et dans cette déchéance, je n'emporte qu'une image."
Toi. Mon amour.
Et soudain, alors que je croyais que mon sang n'avait qu'à s'arrêter pour que je fus totalement mort, une autre ange passa, plus brillante et plus magnifique encore. Elle portait les marques du malheur, des cicatrices douloureuses, qui ressemblaient étrangement aux miennes. Ma chute ralentit, et je recommençai à voler.
Il n'y a que l'amour pour mourir, renaître et embraser les cendres. Que l'amour. Que l'amour qui permette de voyager vers les étoiles, où je retrouverai mon sourire un jour. Que l'amour.
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